Position d’EELV concernant le traitement des déchets en Haute-Loire

Europe Ecologie-Les Verts Haute-Loire rappelle sa position concernant le traitement des déchets ménagers du département :

  • EELV43 estime que la priorité doit être donnée à un tri sélectif maximum des matières recyclables chez l’usager. Les rendements peuvent etre excellents (jusqu’à 60% des déchets des ménages), dès lors que la redevance due par l’usager n’est plus forfaitaire mais rendue proportionnelle au poids des déchets non triés remis à la collecte .
  • La matière organique fermentescible (30% du poids des déchets ménagers) doit absolument être valorisée, soit par compostage, soit par méthanisation, et retourner à la terre.
  • La fraction des déchets ménagers actuellement non valorisable peut se limiter à 25/30% de la production totale de déchets. Il s’agit essentiellement de plastiques et de déchets fins. Une des solutions pour traiter cette partie non valorisable est l’enfouissement.
    Cette fraction étant non toxique, ne produisant pas de lixiviats ni de biogaz, elle ne présente pas de risque pour l’environnement. Le but est, à terme, de réduire encore cette fraction non valorisée grâce à la taxation des produits mis sur le marché en fonction de leur difficulté de recyclage, ainsi que par la réglementation.
  • Une autre solution, proposée par la SRVV, est d’effectuer un tri de remédiation sur les erreurs et refus de tri par séparation mécanique et de brûler en cimenterie la fraction non valorisables des déchets plastiques. Ce tri doit rester un véritable tri de remédiation après que tout les efforts de tri sélectif aient été fait chez l’usager. Le combustible de substitution produit après tri de remédiation est en cours de caractérisation par l’ADEME. L’expérimentation est intéressante mais l’acceptabilité comme procédé industriel reste à confirmer par les résultats de l’étude. Pas question d’exporter les nuisances. L’outil de tri de remédiation doit être dimensionné pour traiter les 25/30% de la production totale de déchets; le transport à grande distance est un réel inconvénient. Une partie des déchets non valorisables et ne pouvant être admise comme combustible de cimenterie devra de toutes façon être stockée en centre et ce stockage doit s’effectuer au plus près.
  • Les déchets toxiques en quantités dispersées (1% des déchets ménagers) doivent faire l’objet d’une collecte spécifique et leur présence dans les déchets collectés doit être sévèrement contrôlée et sanctionnée.
  • EELV43 estime que l’enfouissement des déchets non valorisables doit s’effectuer au plus près de leur zone de production afin de limiter les nuisances et les coûts énergétiques liés au transport. Ainsi, en Haute-Loire, l’Est du département dispose de deux centres d’enfouissement dont les capacités demeurent importantes (Monistrol, St Just Malmont). La zone centrale du Velay ainsi que l’Ouest (Brivadois et Val d’Allier) ne disposent plus de centre d’enfouissement autorisé à long terme. Les déchets ménagers de ces zones sont exportés très loin, dans le Puy de Dôme, l’Allier et la Drôme. Cette situation est une aberration écologique.
  • Il est donc indispensable de rechercher activement un site sur la zone centrale et un site dans le Brivadois. Ces sites devraient avoir une capacité limitée (entre 10 et 20.000 tonnes maxi par an).
  • Concernant le Brivadois-Val d’Allier, le projet porté par le groupe Pizzorno Environnement et dont l’enquête publique vient de se terminer est un projet très largement surdimensionné (80 000 tonnes/an) et il ne prévoit pas de valorisation à un niveau suffisant. Il s’agit seulement d’un centre d’enfouissement classique sans tri préalable de la matière organique et avec captation des biogaz pour valorisation énergétique. La performance globale de valorisation n’est que de 25 % au mieux, ce qui n’est plus acceptable. Il est manifestement conçu pour recevoir des déchets provenant de sources lointaines drainées par l’autoroute A75.
  • Concernant la zone Velay central le projet porté par SITA-Suez à Cayres est également de capacité largement surdimentionnée (40 000 tonnes/an) par rapport aux besoins de cette zone et il présente l’inconvénient majeur d’être situé sur une zone de planèze basaltique perméable et faisant courir des risques hydro-géologiques disproportionnés. Enfin il est prévu non pas un enfouissement mais un amoncellement ce qui n’est pas favorable sur le plan de l’acceptabilité paysagère et de voisinage.
  • EELV 43 milite pour une reprise de la maîtrise d’oeuvre publique de l’ensemble de la filière sur le plan de la collecte, de la tarification et du traitement-stockage des déchets ultimes. Seule la partie tri peut, éventuellement, être sous traitée à une entreprise spécialisée mais sa gestion en régie est aussi possible. La recherche de sites d’enfouissement de capacité modeste  (10 à 20 000 t) doit être de la compétence de la puissance publique décentralisée (communautés de communes délégant ou non au Syvetom) et non à des sociétés privées dont le profit est le moteur principal.
  • Un tel sujet devrait faire l’objet d’un débat démocratique transparent à l’opposé des méthodes opaques du SYVETOM et des grands élus du département qui traitent discrètement avec les privés tout en évitant soigneusement de se salir les mains.

 

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